Ils la disent nocive. Mais non ! Puisqu'elle me fait briller les yeux ...

Dans son premier album, elle nous avouait ne pas aimer l’amour gluant de glamour, nous contait sa fable au sein d’un « célèbre » château etc … Chaque chanson racontant une histoire, sur des rythmes rock alternatifs, folk et autres chansons réalistes. Olivia entourait de l’équipe qu’elle avait choisi, avait réussi à créer son propre univers. Son album connut un très bon succès critique et un petit succès commercial qui lui permit d’acquérir un public de plus en plus fidèle. Elle se mit à sillonner les routes de France, offrant de multiples concerts durant lesquels les titres prenaient tout leur sens accompagnés d’une mise en scène.
Beaucoup attendaient donc ce nouvel album, allait-il être aussi séduisant que le premier ? Olivia serait-elle plus présente pour l’écriture et la composition des chansons ?
Après plusieurs écoutes, il semble bien que oui ^^ … Elle nous offre donc ici son second opus La Femme Chocolat ; Un titre aguicheur et qui a de quoi mettre l’eau à la bouche (surtout suivi du petit mais indispensable « mmm… » sur la pochette ^^). Bref, c’est parti pour la dégustation …

Premier titre, premier « single », J’traîne des pieds a un côté enchanteur avec ses bruits de clochettes, une musique assez « variété » (un peu pop, me rappelant un peu le style du dernier album de Feist) dans la veine de nombreux titres de la nouvelle scène musicale française (La participation de Ben Ricour y est pour quelque chose ^^). Ca n’empêche pas que ce titre soit un véritable délice, ambiance très calme, mais paroles toujours aussi fortes (cette fois-ci signées Olivia ^^). La jeune artiste nous raconte ici sa jeunesse passée dans son petit village Marseillette entre le café de ses parents, son école … Un côté garçon manqué, une vie familiale épanouie et un quartier qu’elle n’oubliera jamais … Olivia tend à se livrer plus intimement à nous dans cet album.
Note (sur 10 ) : 9 chocolats et demi
« Tailles-moi les hanches à la hache, j’ai trop mangé de chocolat » c’est sur ces paroles appétissantes que commence La femme chocolat, titre restant dans le style du premier côté musique. Toutefois le ton se rapproche de ceux que l’ont pourraient imaginer dans des contes ou autres fables ; On peut remercier Matthias Malzieu membre du groupe Dionysos pour cela ^^ … Les paroles, elles, se veulent implicitement sexuelles à travers cette métaphore de la femme chocolat « Au bout de mes tout petits seins, s’insinuent pointues et dodues deux noisettes : Crac ! Tu les manges ! » … Pour moi c’est le meilleur titre de l’album, représentant parfaitement l’ambiance générale du disque, un vrai régal !
Note : 10 chocolats (le meilleur de la boîte ^^)
Tiens une chanson en anglais ? I need a child (de nouveau Matthias Malzieu au commande ^^) prend un tournant plus rock (l’intro me faisant penser aux guitares qu’on retrouve sur l’album Exile In Guyville de Liz Phair). La voix d’Olivia semble légèrement plus affirmée, sensuelle je trouve, ça doit être du à la prononciation anglaise ^^ … Les paroles je ne me suis pas vraiment attardé dessus, bien qu’elles m’aient l’air encore une fois délurées ! Un bon titre donc.
Note : 7 chocolats et demi
1er duo de l’album avec le chanteur des Têtes Raides, Christian Olivier, on ne peut pas dire que Non-dits soit la chanson que je préfère. Se rapprochant plus de l’album « J’aime pas l’amour », je trouve le rythme un peu fade. Les paroles en revanche sont plutôt originales, et si j’ai bien compris elles parlent des mensonges qui rongent les couples au bout de quelques années et l’hésitation à révéler une vérité ou pas. Au bout de plusieurs écoutes j’accrocherais peut-être plus.
Note : 6 chocolats et demi (on est donc loin de l’indigestion ^^)
On avance un peu plus dans l’album et avec Thérapie de groupe Olivia renoue avec l’ambiance folle de certains titres comme « j’aime pas l’amour » ou « le tango du qui ». La musique avec trompette et autres instruments distillent un côté vieillot, cirque et cabaret. Le texte lui aussi se veut déglingué, écrit par Olivia, il s’agit de l’histoire d’une famille en proie à quelques problèmes psychologiques, un brin décalé, en tout cas tout aussi originale qu’inquiétante (« tonton est dans la mouise, les gendarmes ont trouvé son herbe bleue, ils la disent nocive, mais non ! Puisqu’elle lui fait briller les yeux ») mais dont les membres ne font pas grand-chose pour se remettre en question. Je ne sais pas si Olivia fait ici allusion à sa famille lol (vaudrait mieux pas …). Tout ça c’est bien frais et léger, j’adore !
Note : 8 chocolats et demi
La petite valse de Narbonne plage un titre accrocheur et mélancolique qui donne envie d’écouter … Et en effet à l’écoute on ressent bien cette mélancolie ! Il me semble que c’est une des chansons préférées d’Olivia sur son album (elle l’a composée et écrite). Il suffit de fermer les yeux pour s’imaginer face au vent, ne pensant plus à rien, juste admirer ce qu’il se passe autour, sentir, entendre. Apparemment Olivia se plaisait à se retrouver à Narbonne Plage dans ses moments solitaires et elle arrive parfaitement à retranscrire cette sensation de bonheur mais aussi de déchirement à chaque fois qu’elle devait partir. Une certaine émotion, je ne suis pas resté insensible après tout on a tous un petit endroit où l’on rêve d’être aussi ^^
Note : 8 chocolats
Oh ! Changement de rythme, on peut dire que la piste 7 réveille ! Un rock espagnol, plein de force, c’est ensoleillé. Personnellement j’accroche à Quijote, le texte en espagnol, les cris d’Olivia, ça montre une autre facette de l’artiste ^^ … Ne parlant pas un mot d’espagnol, il ne faudra pas compter sur moi pour analyser du texte lol.
Note : 8 chocolats et demi
Sur Cabaret Blanc, on replonge dans un titre plus calme avec guitare acoustique, les amoureux de titres comme « l’absente » ou « petite fable » seront sûrement séduits. L’écriture n’a aucun rapport avec le cabaret de Sofia Essaidi, puisque ici, Olivia (et Christophe Mali qui a fait le morceau) tout en nous plongeant dans ces petites salles, nous racontent l’histoire, le soir d’un spectacle, d’un père venu voir sa fille dont il est très fier et admiratif ; La petite fille, elle aussi attend impatiemment d’apercevoir son père dans la salle. Peut-être, Olivia parle t’elle de la relation qui l’unit à son père, on sait qu’ils s’adorent et qu’elle le respecte énormément ^^. Bon bien sur, il s’agit de ma propre analyse et le texte s’il faut n’a rien à voir avec ce que je viens de dire lol :s … Au final, comme le reste j’apprécie beaucoup, mais ce n’est pas la meilleure pâtisserie de l’album ^^
Note : 7 chocolats
Goûtez-moi (n’oublions pas le « re mmm » :p), s’annonce comme rock dès le début ! Guitare et autres donnent un côté rock 50’s à ce morceau je trouve ^^ … Seulement on retrouve Matthias Malzieu et donc, en plus, l’ambiance de contes à certains passages avec les bruits de souffle (ceux des fantômes :s) et de grincements qui ajoutent au charme de la chanson et la différencie d’autres titres rock français actuels. A l’instar de « la femme chocolat » les paroles sont là aussi implicitement sexuelles, avec la tarte en représentation de la femme. L’homme ne semble pas avoir été séduit, la fille était réellement amoureuse et faisait tout pour plaire à cet homme, mais il semblerait que celui-ci se soit jouer d’elle avant de l’abandonner (tout ça bien sur ne semble qu’être relation sexuelle ^^ … ?!). Une histoire qu’a vécu Olivia ? en tout cas on est facilement addict à ce titre, très efficace !
Note : 8 chocolats
Voici la seconde merveille de l’album : Vitrier ! Signé par Chet notamment (qui lui avait fait 2 titres sur le 1er opus), ce morceau qui pourrait être assez banale est un véritable bonheur ! Ambiance assez sombre et glauque avec là aussi les petits soufflements des chœurs, les trompettes un peu désorganisées et quelques autres bruits inquiétants ^^. Mais ce qui fait plus encore l’originalité et la beauté du titre, c’est l’enfant qui crie « Vitrier, vitrier ». Sans ça je pense que je n’aurais pas été aussi séduit ^^, surtout arrivé au dernier refrain plus calme que les deux précédents où le gosse nous sort quelques petits « vitriers » pleins d’emotions ! Bon comme le titre l’indique, il s’agit de l’histoire d’un vitrier ^^ qui semble détruit peu à peu par sa vie monotone et son métier. Paroles assez originales donc.
Note : 10 chocolats (Tablette complète ^^)
Dans la continuité des précédents, « la petite voleuse » fait par Juliette (« j’aime pas l’amour » déjà pour Olivia) est un titre décalé avec un rythme assez calme aux couplets et une accélération successive aux refrains (Olivia chante plus vite aussi) jusqu’à la dernière phrase «La p’tite voleuse n’a qu’une loi : ce qui est à toi est à moi ! » où mlle Ruiz joue avec sa voix, la rend plus aigue, ça donne un côté naïf, enfantin sympa ^^. Le texte est comme on peut le présumer, humoristique, ironique, elle se prend pour une voleuse sans scrupule et « passionnée » mais qui cependant réfléchie aussi ; En effet vers la fin on peut croire que Juliette dénonce un peu la société actuelle où avec le règne de l’argent tout le monde est en quelque sorte voleur. Bref les paroles sont ici essentielles, encore un titre qu’il faut prendre le temps d’écouter, j’aime beaucoup cette touche d’humour ^^.
Note : 8 chocolats et demi
La fille du vent: déjà l’avant-dernier chanson de l’album, mais ça valait la peine d’arriver jusque là puisque c’est devenu un de mes 5 titres préférés. Musique qui mélange habillement variété et sons plus rocks. On retrouve beaucoup d’instruments ce qui donne un esprit cafoutch au morceau, mais c’est loin d’être désagréable, au contraire ça secoue juste ce qu’il faut avec deux refrains « explosifs » en plus ^^. Olivia nous livre son caractère assez sauvage, elle est une fille affirmée, au tempérament de feu, héritage de ses origines espagnoles (« je porte en mon sang toutes les plaies de l’Espagne »). Elle a causé par le passé il semblerait quelques inquiétudes à ses parents ^^. Comme les pistes 1 et 6, Olivia se dévoile de façon intime mais pas grossièrement, c’est assez touchant.
Note : 9 chocolats
« de toi à moi » un morceau magnifique sur son précédent album racontait la passion et le passage à l’acte entre deux individus. Un titre plein de sensibilité, avec cette suite De toi à moi II, en reprenant la même équipe Nery/Olivier Daviaud, Olivia était assurée de nous séduire une nouvelle fois ! Même musique lente, même voix sensuelle, on est malgré tout plongé dans univers plus sombre (toujours ces soufflements de fantômes lol). Et comme on pouvait s’y attendre cette deuxième partie concerne la sépa ration du couple après une longue relation, le souvenir des bons moments passés à deux mais aussi avec le temps des « puissantes querelles ». Un très beau titre pour clôturer l’album en douceur .
Note : 8 chocolats et demi


Moyenne de l’album : 8,5 … Après avoir aimé son 1er album déjà très réussi, on ne peut qu’apprécier celui-ci pour son côté plus adulte et intimiste. Livrer des parties de sa vie au public ne doit pas être chose facile, mais Olivia y arrive avec beaucoup de sensibilité et d’humour. Chaque titre mérite le détour (même s’il y en a des très bons et d’autres plus moyens).
J’espère que ma critique vous donnera envie de l’écouter et pourquoi pas de l’acheter ^^

La femme chocolat

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Vitrier

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